Encore peu connue en Suisse mais bien établie dans les pays anglo-saxons, l’oculoplastie est une surspécialité de l’ophtalmologie qui requiert plusieurs années de formation et d’expérience clinique supplémentaires. Elle est consacrée à la prise en charge des structures annexes de l’œil, à savoir : les paupières, les voies lacrymales et la cavité orbitaire.
Cette discipline englobe à la fois le traitement des pathologies médicales et chirurgicales, ainsi que la prise en charge esthétique du regard. Elle inclut notamment des interventions comme la blépharoplastie esthétique, réalisée au niveau des paupières supérieures et/ou inférieures, parfois associée à des techniques complémentaires ciblant le sourcil ou la zone médio-faciale (lifting localisé, lipostructure avec injection de graisse autologue…).
La paupière est une structure complexe composée de plusieurs couches anatomiques : la peau, le muscle orbiculaire(impliqué dans l’ouverture et la fermeture de l’œil), le tarse (structure cartilagineuse de soutien), les cils et la conjonctive.Les affections palpébrales peuvent être classées en trois grandes catégories :
Certaines affections se traitent simplement par des soins locaux ou des pommades. Toutefois, dans de nombreux cas, une intervention chirurgicale spécialisée est nécessaire pour corriger la fonction, prévenir les complications ou restaurer l’équilibre esthétique du regard.
Le système lacrymal permet d’évacuer les larmes vers le nez par un réseau de canaux fins. Lorsqu’une obstruction se produit sur ce trajet, elle entraîne un larmoiement chronique, parfois invalidant.
Le larmoiement peut avoir deux origines :
Dans certains cas, un traitement médical suffit à soulager les symptômes. Mais le plus souvent, une intervention en consultation ou une chirurgie spécialisée au bloc opératoire est nécessaire pour rétablir le drainage des larmes.
L’orbite désigne l’ensemble des structures situées dans la cavité osseuse qui entoure l’œil. Ce compartiment non extensible contient des éléments essentiels à la vision et à la protection du globe oculaire.
On y retrouve :
Toutes ces structures peuvent être affectées par des pathologies variées : neurologiques, vasculaires, inflammatoires, dégénératives, métaboliques, traumatiques ou tumorales, qu’elles soient bénignes ou malignes.
Le traitement repose avant tout sur le diagnostic précis de la cause. Dans certains cas, une prise en charge médicale suffit, mais lorsqu’une intervention est nécessaire, elle relève d’une chirurgie oculoplastique spécialisée.
Certaines pathologies graves de l’œil — telles que les traumatismes sévères, les infections résistantes, les tumeurs intraoculaires ou encore certains glaucomes compliqués — peuvent entraîner une perte visuelle irréversible, accompagnée de douleurs ou de conséquences esthétiques importantes.
Lorsque l’œil ne peut plus être sauvé, il devient nécessaire de le retirer. On parle alors d’éviscération, d’énucléation ou d’exentération, selon l’étendue de l’atteinte. L’intervention consiste à remplacer l’œil par un implant, inséré dans l’orbite, qui est ensuite recouvert par les tissus du patient. Une prothèse oculaire sur mesure est ensuite réalisée par un oculoprothésiste pour recréer un aspect esthétique harmonieux et naturel.
Avec le temps, certaines complications peuvent apparaître : perte de volume, instabilité de la prothèse ou exposition de l’implant. Ces situations nécessitent une reconstruction chirurgicale de la cavité orbitaire, par exemple à l’aide de greffes dermograisseuses, de muqueuse buccale, ou par lipofilling (injection de graisse autologue).
Ce type de chirurgie, à la fois technique et délicate, relève de l’oculoplastie et doit être pratiqué par un ophtalmologue spécialisé en oculoplastie formée à la reconstruction orbitaire et à la prise en charge globale de ces pathologies complexes.